Vers un grand club de basket féminin à Calais ?

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27 mars 2017 par basket5962

La rumeur se propageait dans les salles du Calaisis ces derniers mois, le Nord Littoral l’a rendu officiel : L’ACLPAB et le COB Calais devrait fusionner d’ici la saison 2018/2019. Une bonne affaire pour la ville de Calais mais une nouvelle qui ne fait pas l’unanimité au sein du petit monde de la balle orange. Explications…

L’équipe NF2 de l’ACLPAB, l’équipe première du club

L’équipe LF2 du COB Calais

La nouvelle fait l’effet d’une petite bombe dans le basket Calaisien. Ce lundi 27 mars, le quotidien local, Nord Littoral annonce en Une la fusion entre le COB et l’ACLPAB. Les deux clubs se sont en effet rencontrés début novembre pour discuter d’une éventuelle fusion. Au milieu des discussions, un homme, Pierre Rabin. Figure forte du basket calaisien qui fut à l’origine de la création du COB Calais en 1990 (fusion de la BACC et Féminin du Beau-Marais), il a été missionné par la ville de Calais pour mener a bien les négociations entre les deux clubs.

Deux clubs aux identités différentes…

Bien que situés à quelques kilomètres l’un de l’autre les deux clubs n’en reste pas moins diamétralement différents. Avec son centre de formation agrée par la fédération, le COB Calais, qui a absorbé le club de Oye-Plage Féminin (trois fois dans le top quatre nationale U15 entre 2011 et 2014, Champion de France en 2015), incarne un parcours d’excellence tourné vers le haut niveau. L’équipe première évolue actuellement au deuxième échelon national en LF2 après avoir connu la Ligue Féminine durant un peu plus de dix ans. De son côté, l’ACLPAB gravi les échelons un à un. Après une ascension fulgurante en Nationale 2 et une montée en NF1 ratée de peu l’année dernière, l’ACPLAB fait même figure de club amateur et familial en comparaison au COB. Si on en croit les dires de Pierre Rabin relayés par le quotidien, les dentellières auraient acceptés de voir leur équipe première devenir l’équipe C du nouveau club, l’équipe réserve étant réservée aux Espoirs LFB/LF2. Un coup dur pour l’ACLPAB qui est en bonne position pour disputer les playoffs de NF2 et ambitionne une montée en Nationale 1 dès cette année.

Pour la dimension familiale, on retiendra que l’équipe NF2, après avoir longtemps été dirigée par Bernard Blanquart, est désormais coachée par Jean-Bernard Blanquart. Côté dirigeants, la présidente du club n’est autre que l’ancienne capitaine emblématique de l’équipe première, Wendy Leclercq. La qualité de la formation calaisienne n’est plus à démontrer également en témoignent les rudes combats que se livrent les deux clubs sur les catégories de jeunes (U11, U13, U15…). Le Manageur général du club de l’ACLPAB, et ancien président, Bernard Blanquart résume d’ailleurs la situation sur la page Facebook du club.

Je peux confirmer qu’il n’y a pas de fusion pour le 31/12/2017, mais qu’il est prévu de continuer de se voir, qu’aucune nouvelle date est prévue, et que nous préparons la prochaine saison en toute sérénité, les classements de toutes nos équipes et la possibilité de nos A de jouer en N1 la saison prochaine restent la preuve entière de la vitalité de notre club…

Bien des points ne peuvent se régler comme cela.. Nous avons 48 ans d’existence avec une philosophie et culture de club bien différente de notre voisin… Nous ne sommes pas demandeur, nous sommes bien avec nos licenciés, nos partenaires, nos supporters… Pouvons-nous tout abandonner comme cela? Et les gens du COB sont ils prêts a fusionner? A mélanger les cultures? Par ailleurs, il faut des finances adaptées au club nouveau que nous POURRIONS éventuellement faire, trouverons nous le budget pour répondre aux attentes de résultat de la municipalité…

Quels moyens ?

D’après Nord Littoral, les subventions accordées aux deux clubs s’élèvent actuellement à 322 000 euros (246 000 pour le COB et 76 000 pour l’ACLPAB). Un budget dérisoire si le club souhaite figurer dans le haut du panier en Ligue Féminine, comme le souligne Pierre Rabin dans les colonnes du quotidien :

Il faudrait au minimum un budget d’environ 1,5 millions d’euros pour être compétitif au haut niveau

Le nouveau grand club Calaisien devrait alors aller voir du côté des partenaires privés. Un point pour le moins compliqué dans une région où le basket est omniprésent. Les partenaires sont peu enclin à investir dans le basket féminin d’autant plus dans un contexte économique difficile comme c’est le cas à Calais. Le COB Calais connait d’ailleurs ces problèmes pour y avoir déjà fait face il y a quelques années alors que le club se battait pour retrouver l’élite et s’y maintenir le plus longtemps possible.

Au delà des questions budgétaires l’interrogation se pose également sur les formateurs. Pour se faire, Pierre Rabin aurait sollicité l’aide de Laurent Duthe et Jean-Pierre Brunet rapporte Nord Littoral, dans le rôle de « conseiller pour aider à former la future équipe technique ». Le coach emblématique du BC Ardres et l’ancien meneur du BACC, entraineur au Calais Basket et Féminines du Beau-Marais auront pour eux de connaitre parfaitement le paysage et les enjeux du basket sur la Côte d’Opale. Les deux clubs cumulent cette année 24 équipes sans compter les écoles de basket (11 pour l’ACLPAB et 13 pour le COB Calais). Le club pourrait ainsi devenir l’un des plus gros club de basket en terme de licenciés des Hauts-de-France et le plus grand club de basket exclusivement féminin en France !

Après les assemblées générales prévues le deuxième semestre de 2017, les statuts de la nouvelle association sportive devrait être déposés le 31 décembre 2017 en sous-préfecture. Une question reste en suspens pour le moment : Qui prendra la présidence de cette nouvelle entité ? Affaire à suivre…